Portrait de Claudia Bacos (2024)

Portrait de Claudia Bacos (1)

Portrait

Travailler sans relâche mais avec vie et joie.

Campus Paris

Année 2016

élève

  • Peux-tu nous parler de ton parcours avant d’intégrer le Cours Florent à Paris ?

J’ai attendu d’avoir 18 ans pour prononcer le mot théâtre à la maison… j’ai intégré un cours amateur dans une association de ma petite ville cette année là, où je retrouvais tous les lundi soir des personnes de 26 à 70 ans. J’étais la plus jeune, je n’avais jamais fait de théâtre de ma vie mais j’en rêvais depuis toujours et je jouais toute seule dans ma chambre où je faisais le spectacle pour mon entourage.

Je n’ai pas pu faire le spectacle de fin d’année car j’ai passé un bac ES et j’ai intégré une prépa hypokhâgne option cinéma en banlieue parisienne. A la fin de cette année de prépa, je n’avais aucune envie de passer les concours et de poursuivre : je n’avais qu’une seule envie : partir à la fac et étudier le cinéma... et trouver du temps pour faire du théâtre. C’est grâce à mon père et par un concours de circonstances (finalement très heureux) que j’ai fait un stage d’été avec Nathalie Donnini, sans savoir que c’était des stages qui permettait d'intégrer la formation d'acteur. Mon emploi du temps à la fac m’a finalement permis d’intégré le cours en première année en poursuivant une licence d’études cinématographiques.

  • Que retiens-tu de ces années de formation au Cours Florent ?

J’étais terrifiée à l’idée de mettre les pieds dans une école d’acteur, j’ai mis beaucoup de temps (et j’y travaille encore) à me laisser prendre une place sur le plateau.

Nathalie Donnini et Georges Bécot, mon professeur en fin de première année, ont été les premiers à m’accompagner et à me pousser à persévérer. Ensuite, ma rencontre avec Laurent Bellambe sur un module de spectacle de troisième année a été déterminante. Il m’a fait confiance et m’a poussé à me surpasser. Il m’a porté et grâce à lui, j’étais d’attaque pour aborder une quatrième année (une deuxième troisième en l’occurrence).

J’avais ma licence en poche, et enfin la possibilité de me consacrer entièrement à ça. Je commençais à peine en troisème année à ne plus être spectatrice et moteur des groupes. Mais à essayer de me découvrir en tant qu’actrice. La quatrième année a été marqué par ma rencontre avec Grétel Delattre avec qui j’ai travaillé un an et demi. C’était un travail intense dans la bienveillance totale. Nous avons passé une année incroyable avec un groupe très porteur. La traversée des concours et le spectacle de fin d’année ont été une expérience que je n’oublierais jamais. Il s’est passé quelque chose de très fort pour tout le monde je crois. Et il était inconcevable de ne pas finir tous ensemble l’année en parlant d’amour (évidemment). C’est grâce à cette année de travail intense et cette liberté que m’a offert le regard bienveillant de Grétel que j’ai été sélectionné pour le Prix Olga Horstig. C’était très émouvant pour moi de m’être donné la chance de jouer aux Bouffes du Nord avec des acteurs et actrices et amis. La rencontre avec Thierry Harcourt et Hugo Jasienski m’a permis de continuer à repousser mes limites et à travailler.

  • Quelle est ton actualité en ce moment ?

Aujourd’hui tout reste à faire, la question de la légitimité plane encore beaucoup au-dessus de moi, ainsi que le travail sur la confiance. Mais je crois que c’est assez sain aussi de n’être pas trop sûr de soi. J’ai des projets de théâtre, d’écriture et de cinéma. Mais ce serait mettre la charrue avant les bœufs que d’en parler aujourd’hui avant qu’il y ait quoi que ce soit de concret ou de signé. On a envie de faire des choses ensemble à la sortie de l’école et il faut aussi penser à s’ouvrir sur d’autres horizons que ceux de l’école et des concours. C’est un marathon, et ça ne fait que commencer mais je suis tellement heureuse.

  • Quel conseil pourrais-tu donner à un futur élève du Cours Florent ?

Il ne faut pas se perdre dans la petite sphère des élèves et des on-dit. Il faut avancer avec passion en restant toujours fidèle à ses valeurs et aux raisons pour lesquelles on veut faire ce métier. Ne pas déroger à qui l’on est, et ne pas se mentir à soi-même. Travailler sans relâche mais avec vie et joie. Ne pas s’enfermer dans une espèce d’autarcie florentine.

Ces années à l’école sont fondamentales mais doivent s’accompagner de bouffées d’airs extérieures à la vie de l’école : allez au cinéma, au théâtre, on nous dit tous les jours que la culture meurt. Mais elle est au creux de nos mains et il y a des choses formidables qui sont faites et dites près de nous. Ne jamais perdre de vue la bienveillance et avancer ensemble. La clé c’est le collectif…Et surtout, de profiter de chaque instant de joie, de doute, de tristesse, de rire, de partage et de ses partenaires et amis avec qui on grandit dans cette école.Ca passe à une vitesse folle et ce sont des moments précieux !

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Author: Prof. An Powlowski

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